Qu'est-ce qu'un centre régional Info-Entraide et qui y travaille ?

Un centre Info-Entraide est un service de conseil pour les groupes d'entraide. Nous mettons en relation les personnes intéressées par un échange dans un groupe d'entraide avec les groupes existants dans la région. En outre, nous soutenons de nouveaux groupes en cours de création. Cela se fait à l'initiative d'une personne elle-même concernée qui souhaite fonder un groupe sur un thème existant.

Les collaborateurs du centre d'entraide sont issus du travail social, des soins, de la formation des adultes ou de la psychologie.

Lors d'une journée de travail typique, nous répondons à de nombreuses demandes par téléphone ou par e-mail de personnes concernées, de proches et de spécialistes. Il s'agit par exemple de psychothérapeutes, de médecins, de services sociaux ou de spécialistes de la gestion de la santé. Ceux-ci nous contactent notamment lorsque leurs clients sont concernés par un sujet qui dépasse les compétences de leur propre service. Cela montre que les groupes d'entraide ont souvent un effet complémentaire important. En outre, nous menons chez nous les premiers entretiens avec les initiateurs de nouveaux groupes.

D'autres tâches consistent par exemple à organiser des réunions de création de groupes, par exemple en envoyant les invitations aux personnes qui sont déjà sur la liste d'attente. Lors d'une réunion de création, nous documentons ce que le groupe a convenu entre eux, il s'agit généralement d'un recueil des sujets qu'ils souhaitent aborder et des aspects organisationnels ; nous le transmettons ensuite à tous. Nous préparons également la salle, etc.

Ensuite, nous travaillons sur des projets, par exemple sur les "Hôpitaux favorables à l'entraide", et nous continuons par exemple à développer les plans de mesures.

Et le soir, nous accompagnons peut-être encore un groupe lors de sa réunion de création.

Il existe de nombreuses occasions de collaborer avec le secteur de la santé.

L'échange direct avec les services spécialisés en fait partie, par exemple lorsque nous nous mettons en réseau avec l'équipe d'une institution de santé, par exemple un service de consultation en matière de dépendance. Nous nous présentons alors mutuellement notre travail. Nous avons récemment eu un tel échange avec la Croix-Bleue : ils proposent des groupes encadrés par des professionnels, nous des groupes d'entraide autonomes, il s'agissait donc de trouver des interfaces, de sonder lesquels de leurs groupes pourraient par exemple fonctionner de manière autonome, etc.

Parfois, nous sommes aussi invités dans des équipes, comme récemment par les soins à domicile. Prochainement, nous présenterons l'entraide argovienne à l’Ecole Supérieure de la santé et du social. Lors des journées cantonales d'action sur la santé psychique, nous organisons également des actions avec d'autres organisations, une organisation spécialisée sur une thème particulier ainsi que des groupes d'entraide. Les personnes concernées y participent toujours. Nous avons par exemple organisé à plusieurs reprises des soirées cinéma et théâtre suivies d'une table ronde.

La collaboration avec les hôpitaux est très importante, car ils permettent un accès très important aux participants potentiels des groupes d'entraide, et les groupes d'entraide proposent à leur tour une offre complémentaire au traitement médical.

Il y a aussi régulièrement de nouvelles possibilités de collaboration : Récemment, une spécialiste responsable de la gestion de la santé des collaborateurs d'un hôpital s'est manifestée. Elle était à la recherche d'offres pour les collaborateurs concernés par le Covid long . Elle avait entendu notre présentation quelque temps auparavant, s'en était souvenue et nous avait contactés. L'entraide est toujours une offre supplémentaire relativement simple - peu compliquée et également accessible sur le plan financier.

L'entraide autogérée est un échange entre personnes concernées qui s'organisent elles-mêmes. C'est pourquoi il est important que ces personnes soient impliquées. Ce sont elles qui décident de ce qui se passe dans le groupe. L'auto-gestion des groupes est essentielle, car les personnes sont souvent déjà très bien prises en charge sur le plan professionnel ou médical ; l’intérêt ici sera de se rencontrer sur un même niveau de l'égalité, dans une même  quotidienne. Les personnes se rejoignent dans les aspects psychosociaux et les aspects émotionnels qu'impliquent une situation difficile ou la gestion d'une maladie. On retrouve un sentiment de compréhension qui n'est possible à cette profondeur que dans l'échange avec des personnes qui ont vécu la même chose ou des choses similaires.

La mise en œuvre de l’entraide dans un hôpital est complexe et amène parfois de l’incompréhension. Il est important d’expliquer ce qu’est un groupe d’entraide autogéré. La participation à un groupe d’entraide autogéré n’est pas toujours adapté à toutes les étapes du parcours de vie des patients.

Les groupes avec guidance professionnelle peuvent être dès lors plus adaptés. Les deux types de groupes sont complémentaires l’un de l’autre. Nous devons cependant régulièrement donner confiance dans les groupes autogérés. Nous savons qu’ils sont légitimes parce qu'ils sont des experts par expérience. Nous transmettons l’idée qu'il est judicieux de laisser les patients participer aux décisions autour de leur maladie car ceux-ci respecteront ensuite bien mieux les recommandations données par les professionnels car ils auront le sentiment d’avoir été considéré.

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Je suis très heureuse qu'environ seize personnes concernées m'aient contacté suite à ma communication à propos de la nouvelle coopération avec un hôpital. Dix d'entre elles vont maintenant participer à une réunion du groupe de résonance et trois ou quatre autres vont commenter le catalogue de mesures. Pour impliquer les personnes concernées de cette manière, il faut les informer, les encourager à participer, ainsi que leur faire comprendre que leurs suggestions sont précieuses et qu'elles seront prises au sérieux. Car c'est ce qu'elles sont ! On peut élaborer beaucoup de choses derrière un bureau, mais si elles ne passent pas le "test pratique" du dialogue avec les personnes concernées, elles ne valent pas grand-chose.

Un grand merci pour cet aperçu de votre travail au centre Info-Entraide!

Interview téléphonique réalisée le 31. mai 22 par Info-Entraide Suisse